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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jean-Christophe Pucek Contre vents et marées, La Petite Bande poursuit son exploration intimiste des cantates de Bach entamée en 1994. À un chanteur par partie, elle dévoile les rouages de ces mécanismes d'émotion et de foi au lieu de bâtir des cathédrales. Les trois oeuvres ici réunies ont pour point commun d'avoir été données en janvier et de faire appel au hautbois. C'est même un hautbois d'amour que requiert la BVW92, la plus exigeante des trois, spectaculaire avec sa tempête d'opéra («Seht! Seht! ») et son cheminement tonal ardu, les sombres si, mi et fa dièse mineur contrastant avec le radieux ré majeur. Moins ambitieuses, les deux autres ne le cèdent cependant ni en charme, ni en élévation: comment ne pas être impressionné par le choeur d'entrée de la BVW 72, envoûté par le traitement distinct des voix de ténor et de soprano pour incarner la différence de réaction de l'âme et du corps face à la mort dans « Ich steh mit einem Fuss » de la BVW 156 ? Hormis la ductilité de la conduite des voix, chantées comme instrumentales, dessinant de transparentes et impeccables polyphonies, rien n'impressionne dans le Bach de La Petite Bande. Tout y sonne, en revanche, avec une justesse de ton et d'intentions nourrie par une longue fréquentation du Cantor. Sans doute les solistes ne sont-ils pas des stentors - on note même des faiblesses du côté du ténor et de l'alto -, mais ils s'intègrent sans hiatus dans la vision modeste, « chambriste », du chef. L’humilité pétrie de conviction imprègne cette lecture qui jamais ne cherche à démontrer. Loin de tout histrionisme, c'est la sensibilité et la réflexion seules qui parlent ici ; la foi du charbonnier.
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