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Analyste:Olivier Fourés
Sorti des limbes, ce bouquet
de sonates baroques italiennes offre à la mandoline d'autres références que les
concertos de Vivaldi ! Que leurs auteurs soient de Florence, de Rome ou de
Trente, elles sont toutes plus inspirées et pleines d'énergie les unes que les
autres. D'autant que la maîtrise technique des interprètes, tour à tour rusés,
agiles ou tendres, va ici de pair avec leur engagement. Écoutez Mari Fe Pavon
dans les Gavotta et Giga de Niccolo Susier (1679-1766), ou Juan
Carlos Muňoz dans les méandres de la Sonata per mandola de Nicola Romaidi
(1680-1740) - que Vivaldi a rencontré à Rome. Et que dire de Ranieri Capponi ?
Cet abbé à l'esprit farfelu confronte Allegro nobile ou Affetuoso
à des formes fuguées. D'un Giovanni Pietro Sesto da Trento, tout en drame, ou
d'un Francesco Piccone (1685-1745) ? Curieusement, on reconnaîtra chez tous des
motifs directement liés à Vivaldi, ce qui tendrait à prouver que ce répertoire a
bien plus circulé qu'on ne le pense.
Leurs cinq
partenaires d’Artemandoline, tout en élan, couleurs et créativité, enveloppent
nos deux divas de façon chaleureuse et ample. Leur omniprésence parvient à ne
jamais déranger l’élucubration soliste et les micros flattent les deux
mandolines baroques, copies par Alfred Woll de modèles de Plesber (Milan, 1769)
et Vinaccia (Naples, 1767). Ils sont pas le moindre attrait de cet
enregistrement où recherche, technique et générosité ne font qu'un.
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