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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste: Jean-Christophe Pucek Après le triomphe de Vox Luminis il y a bientôt dix ans (Ricercar, Diapason d’or), on pouvait penser qu’en matière de Musicalische Exequien, la messe était dite. Voces Suaves, distingué l'an passé pour sa redécouverte du Requiem de Stefano Bernardi (Diapason Découverte, cf. no 687), démontre que toutes les voies menant à ce chef d'oeuvre n'ont pas été explorées. C'est en spécialistes du madrigal qu'ils abordent, réunis autour de l'orgue de Johannes Strobl, l’oeuvre dont Schütz était si fier qu'il la fit imprimer à ses frais, la sauvant ainsi du sort réservé aux pièces de circonstance. Leurs aînés jouaient la carte d'une solennité lumineuse nourrie par une recherche d'égalité sonore; avec eux, c'est la singularité des voix qui prime, chacune apportant, avant même sa plastique, son humanité pour mieux incarner les multiples visages de l'affliction mais aussi de l'espérance. Aspérités (Das Blut Jesu Christi) et dissonances (Wenn eure Sünde) ne sont pas adoucies. La gestion très fine des dynamiques procure la sensation d'une mutabilité qui est celle de la vie même (Ich weiss, dass mein Erlöser), d'une avancée inéluctable vers le tombeau (première partie du Concert), sans jamais perdre de vue l'architecture d'ensemble. L'aspiration orante du Motet, empli d'énergie, les effets d'échos extatiques du Canticum Simeonis, sont rendus avec une absence d'afféterie qui suggère plus que jamais l'envolée de l'âme, délivrée par la mort du fardeau des tourments d'ici-bas. Cette version bâtie à la force du mot est enchâssée dans un subtil programme de musiques funèbres germaniques du XVIIe siècle. On y découvre, aux côtés de l'expressivité volontiers italianisante de Schein ou Rosenmüller, des oeuvres dont la portée plus modeste n'a d'égale que la qualité de facture; le bercement de Seliq sind die Toten de Gleich, la simple cantilène de Ein Tag in deinen Vorhöfen d'Ebeling, la vibrante scansion de Ich habe Lust abzuscheiden de Kessel sont autant de belles découvertes qui remettent en perspective l'extraordinaire tour de force des Exequien.
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