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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Adélaïde de
Place Quel Couperin ?
Louis Couperin ne peut pas avoir
écrit toutes les pièces qui lui sont attribuées. Du maquis des manuscrits et des
attributions, Brice Sailly tire une anthologie tout en clair-obscur. La lignée musicale commence une génération plus tôt, avec les trois fils de Charles Couperin, marchand de campagne et joueur d'instruments à Chaumes-en-Brie : Louis (ca. 1626-1661), François (ca. 1631-1701) et Charles (1638-1679). Un beau jour, les trois frères donnent un petit concert impromptu à Chambonnières. Les pièces qu'ils jouent sont, prétendent-ils, de la plume de l'aîné. Que ledit Chambonnières prend sous sa protection et emmène bientôt à Paris. Depuis le XIXe siècle, les pièces de clavecin mentionnées dans le manuscrit Bauyn comme étant d'un « Mr Couperin » donc couramment été attribuées à ce Louis. Et c'est sous ce prénom que la discographie les a toujours présentées. Des recherches plus récentes tendent cependant à montrer que l'aîné ne peut pas être l'auteur de tout le corpus. « Si ce n'est toi, c'est donc ton frère » ? Que sait-on alors de François et de Charles ? Bon vivant à tous égards, François qui « aimait fort le bon vin », nous dit Titon du Tillet, n'en était pas moins un excellent musicien et professeur. Charles, dont un beau portrait dû à Claude Lefebvre illustre le livret du CD, a eu l'honneur d'être le père de François le Grand - que Brice Sailly célébrait dans un précédent album, entouré de son ensemble La Chambre claire (Ricercar, cf n° 667). Grandeur et liberté L'auteur du recueil manuscrit ayant réuni toutes ces pièces dans un aimable désordre, « l'impossibilité d'une attribution sûre ouvre le champ des possibles et laisse au discours la place première », écrit Sailly dans la notice.
Sur une copie pleine de
finesse d'un clavecin du célèbre Vincent Tibaut de Toulouse due à Émile Jobin,
l'interprète ne cède pas à la facilité de réduire ces oeuvres à un bouquet
d'ornementation, même si celle-ci participe à la grandeur de la musique. Que ce soit dans la légèreté d'une courante gaie (42), dans l'émotion née de la polyphonie d'une allemande (36), dans l'élan délicatement dansant et ouvragé d'une canarie (52) ou d'une gigue (33), et jusqu'à la Pavane en fa dièse mineur (121) écrite dans ce « ton de la chèvre » réservé aux luthistes, et presque « interdit » aux clavecinistes, notre interprète se renouvelle au toucher subtil de chaque pièce. Voyez comme il donne à chaque note le poids du rythme et de la couleur, et par son lyrisme personnel, par son approche méditative, comme il transcende les cadres apparemment rigides, quoique « libres », des préludes non mesurés faits de grandeur et de pathétique. Lies lignes mélodiques de ces oeuvres s'épanouissent incisives au gré de leurs indispensables ornements, et par sa sensibilité et sa poésie, Brice Sailly en exalte avec force tout le contenu intérieur.
Brice Sally au sujet de Couperin: |
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