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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Guillaume Bunel Trente-trois ans après un florilège intitulé « Adieu, mes amours » (HM), l'Ensemble Clément Janequin revient à l'oeuvre vernaculaire tardive de Josquin. Tandis que l'album de 1988 associait des chansons de trois à six parties pour offrir un large aperçu d'une production éclectique, celui de 2020 se concentre sur le Septiesme Livre édité à Anvers par Tielman Susato (1545) - la plus ancienne, voire l'unique source de la plupart des vingt-trois chansons à cinq et six parties attribuées à Josquin. Contrairement à Musica Nova (Raumklang, 2012) qui privilégiait une interprétation a cappella, les Clément Janequin, qui invitaient les violes en 1988, mêlent ici aux voix des cordes pincées. Le timbre inattendu de l'épinette fait merveille dans un contrepoint dense, auquel il apporte une finesse tout arachnéenne. Cette variété de la palette souligne en outre les contrastes de ton et d'atmosphère entre les chansons, et met en lumière leurs singularités. Bien loin d'un corpus homogène, les chansons à cinq et six parties de Josquin oscillent entre une veine populaire, légère et spontanée, et des pièces mélancoliques, disant le regret et la douleur. La densité de la polyphonie, qui fait un usage constant des canons et imitations, cantus firmi et autres citations, réclame une grande précision. En soulignant la diversité du recueil et en complétant cette sélection de chansons par quelques arrangements instrumentaux et deux déplorations sur la mort de Josquin (transmises par Susato), le programme suggère également la richesse des traditions qui s'en nourriront. Publié à l'orée du cinq centième anniversaire de sa mort, cette magnifique anthologie propose ainsi un séduisant testament musical du plus grand maître de la Renaissance. |
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