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Diapason # 698 (03 /2021)
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Pan Classics
PC10422



Code-barres / Barcode : 7619990104228

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Depuis un quart de siècle, seule une poignée de disques dédiés à Verdelot ont vu le jour. Aucun n'avait honoré ce polyphoniste parmi les plus influents de la Renaissance autant que cet enregistrement des vingt-deux madrigaux à quatre voix publiés en 1540. Verdelot fut un oltremontano: un musicien dont l'activité se déploya des deux côtés des Alpes. Quoique né et formé en France, il fut principalement actif à Florence et à Rome. Ses oeuvres, publiées à Venise, ont été largement diffusées et firent l'objet de nombreuses rééditions posthumes, parfois supervisées par d'éminents compositeurs, tels Adriaan Willaert ou Claudio Merulo. La fin de sa vie demeure mystérieuse: longtemps envisagée aux alentours de 1552, elle serait peut-être survenue deux décennies plus tôt.

L’ensemble d'Elam Rotem, fondé en Israël et désormais installé en Suisse, offre de ces compositions une interprétation sans compromis et solidement étayée, renouant ainsi avec la probité de ses retentissants débuts, lorsqu'il célébrait Salomone Rossi, Luzzasco Luzzaschi, le « Manuscrit de Carlo G. ». Il peut aussi compter sur la suavité et à la délicatesse de ses quatre chanteurs, avec une mention pour le charme pénétrant de la soprano invitée, Giovanna Baviera. Chaque madrigal révèle une attention fondamentale au mot et à la poésie qui les portent. Un perpétuel souci de pureté de l'intonation se conjugue à une lisibilité parfaite du contrepoint. Le strict a cappella du fusionnel quatuor vocal est riche de couleurs, de nuances, d'articulations et de caractères. Les chanteurs s'adonnent même à des ornements toujours judicieusement choisis et finement réalisés. Quatre interventions instrumentales, confiées à un savoureux consort de violes, ponctuent le parcours. Les madrigaux à quatre voix héritent d'emblée d'une version de référence ; le reste de la monumentale production de Verdelot, tant profane que sacrée (avec cinquante-huit motets et plus de cent trente madrigaux), est à redécouvrir!

 


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