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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Le programme, qui va de Janequin à Monteverdi, abonde en relectures ingénieuses. Des polyphonies renaissantes (le fameux Chant des oiseaux de Janequin, Bianco e dolce cigno d’Arcadelt), confiées à de savoureux « concerts brisés » mêlant voix et instruments, y câtoient des madrigaux concertants de Monteverdi (céleste Dolcissimo uscignolo, caressant O come sei gentile et euphorique Fuggi il verno), des balletti et des canzones en « style représentatif » d'auteurs divers, telle l'Ermaphrodita d'Uccell où « le coucou et la poule forment un bon concert ». La plus belle surprise de l'album arrive avec Zefiro torna : l'enivrante chaconne à deux ténors de Monteverdi est ici métamorphosée en un duo soprano-cornet à bouquin. La substitution au ténor d'une soprano n'est-elle pas proposée par Monteverdi dans les avvertimenti de ses Scherzi musicali de 1607 ? Et le cornet à bouquin, instrument d'élection du baroque naissant, n'était-il pas unanimement considéré comme « le plus proche de la voix humaine » ? Les avantages sont multiples. Confié à une seule chanteuse, le poème devient idéalement intelligible, malgré l'étoudissant foisonnement des passaggi. Le contraste de couleurs souligne le contrepoint dissonant et la folle virtuosité de l'écriture, tout en la rendant idéalement éloquente. Enfin, quelques rossignols, coucous et autres merles prêtent main-forte aux musiciens pour décorer leurs interprétations de gazouillis printaniers. Une heure de pur bonheur! |
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