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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Roger-Claude
Travers Les boutiques de copistes fleurissaient dans la Venise de Vivaldi, où l'amateur pouvait choisir quelques airs de l'opéra à l'affiche, dans une réduction voix et continuo, à rapporter à la maison. Ces transcriptions pour soprano, flûte, harpe triple et violoncelle n'ont donc rien d'illégitime. Habiles, elles enveloppent dans un écrin moelleux et raffiné une voix touchante au timbre diaphane et clair, celle de Myriam Leblanc, à ne pas confondre avec sa compatriote Suzie Leblanc, si décevante dans un récitai similaire (Virgin, 1996). Dans « Zeffiretti che sussurrate », demandant fraîcheur et innocence, son exquise naiveté et la pureté du timbre, soutenue par l'ingénieuse combinaison flûte et harpe, séduisent. Mais les limites de la tragédienne apparaissent vite. Elle reste trop peu coquine dans « Ben conosco a poco » pour exprimer le premier feu des palpitations du coeur. Pas de terreur ou de repentance face à la cruauté dans « Gelido in ogni vena » ; pas d'éclats métalliques dans « Dà quel ferro », où la chanteuse ne parvient guère à durcir sa voix. L’accompagnement à la flûte manque en outre d'aspérités et gomme tout. On cherche en vain dans la cantate All'ombra di sospetta cette « ombre de soupçon » qui devrait troubler son âme. La douceur de son tempérament rend la soprano incapable de révolte ou de désespoir dans « Sposa son disprezzata », maintenu dans l’acceptation passive. Que nous sommes loin de l'incandescence d'une Vivica Genaux ! Myriam Leblanc serait pourtant une candidate idéale pour certains rôles vivaldiens moins rugueux. Son aisance dans les aigus et l'élégance des agréments qu'elle propose donnent envie de la retrouver dans des pages lumineuses et sans ombre. |
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