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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Simon Corley Contrairement à Cleopatra e Cesare tiré de l'oubli par René Jacobs (HM, 1996) ou Montezuma, dont Richard Bonynge gravait une anthologie dès 1966 (Eloquence), l'un comme l'autre composés pour Frédéric Il à Berlin entre 1742 et 1756, ce Polydorus fait partie dès six opéras allemands écrits autour de 1730 pour l'Opéra ducal de Brunswick. Inspiré d'Euripide, le livret met en scène les inévitables héros de la Grèce antique, en l'occurrence les quiproquos tragiques nés de l'échange d’identités entre Polydore, le plus jeune fils de Priam et Hécube, et Déipyle, fils des souverains de Thrace, Poiymnestor et Ilioné (elle-même fille de Priam). La curiosité est vite douchée,Graun y réunit tout ce que l'opéra baroque peut avoir de plus prévisible : alternance monocorde de récitatifs (un cinquième de la durée totale) et d’une kyrielle d'airs et duos da capo; absence de caractérisation psychologique des différents rôles ; partition ressassant des recettes mélodiques, harmoniques et rythmiques jusqu'à apparaître totalement déconnectée du livret, à telle enseigne qu'il est impossible d'identifier une Danse des furies dans l'aimable et galante conclusion de l'acte III. Ira Hochman, optant pour une version abrégée, n'arrange rien par sa battue raide, sans passion ni esprit, à la tête d'un ensemble hambourgeois bien terne. Et ceux qui comptent se régaler d'acrobaties vocales seront déçus : ils ne trouveront ici comme dirait Stendhal, que « chapons enroués », dans une enfilade de vocalises savonnées, de basses essoufflées, d'aigus acides et de ports de voix suspects, auquel échappe seulement le Déipyle du ténor Mirko Ludwig. On se croirait parfois dans Iphigénie à Brooklyn mais P. D.Q Bach, lui, avait le mérite d'être cocasse. |
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