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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Ramin L’histoire de la musique enregistrée est un livre ouvert sur l'histoire de l'interprétation au clavier de Bach et Scarlatti. Rien de tel pour Haendel, la notation des huit Suites semblant souvent entraver le génie des interprètes: on peine en effet à déceler une cohérence dans cette inspiration apparemment fragmentée. Pierre Hantaï prend ce Haendel à bras-le-corps, comme pour retrouver le souffle brûlant de l'improvisateur, le contrepoint puissant que Beethoven révérait, l'âpreté terrienne de l'Italie. Le claveciniste trouve la grandeur que l'on croyait réservée à la scène et à l'église, dévoile l'ambition insoupçonnée de ces mosaïques insaisissables.
Certes, les dolences
françaises s'installent brièvement dans quelque Allemande en ré (quel
huit pieds moelleux!), mais l'autorité formidable des Fugues, la liberté
fougueuse du Presto en ré, l'intensité expressive de la
Courante en la (écho du contemporain « Consider, Fond Shepherd »
d’Acis et Galatée) règnent ici en abondance. Pierre Hantaï fait valoir une
imagination ornementale inouïe dans le second Adagio de la Suite
en fa et s'adonne à un travail de recomposition véritablement éblouissant. Le
clavecin d'après des modèles allemands répond merveilleusement à ce jeu
crépitant, saturé d'harmoniques. Le style de toccata assumé et la sûreté de la
courbe du Prélude en ré font ici merveille, la Fugue en
fa aura rarement dévoilé autant de détails et prodigué une respiration si
généreuse. |
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