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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Paul de Louit On ne peut pas voir mentionner ni, a fortiori, entendre l'orgue de Saint-Cyprien sans penser à André Isoir qui l'aima tant et y enregistra non seulement les Chorals de Leipzig et L'Art de la fugue, mais aussi une seconde version tardive des cinq toccatas et fugues, qu'abordent ici Marie-Ange Leurent et Eric Lebrun dans un esprit bien différent. Leur optique très traditionnelle se confirme : peu d'effet rhétorique jusque dans la célébrissime BVW 565 qui s'y prête pourtant si bien (comme avec Kei Koito, Diapason d'or, cf. n° 591), les métriques de danse aussi discrètes que l'ornementation ; quant à la registration, elle est efficace mais ne décoiffera personne, en dépit d'une malicieuse trompette dans la fugue de la Toccata BWV 566a - vraie réussite de ce volume - et de quelques saveurs fruitées dans la Canzone, la Pastorale ou les délicieux Petits Préludes et fugues (nous adorons le Fa majeur BWV 556).
Cette approche, qui suit le
sillon creusé dès les années 1960 par Marie-Claire Alain et Michel Chapuis, est
ici défendue avec un métier d'une immense solidité. C'est déjà beaucoup. Comme
précédemment, séduisent l'équilibre et la stabilité de ce Bach du juste milieu,
dynamique, sereinement affirmatif dans la vélocité, et toujours d'une lisibilité
parfaite - voyez la splendide articulation du trait de pédale d'une Toccata,
adagio et fugue par ailleurs bien sage, ou l'impressionnante énergie de la
Toccata « dorienne ». Est-ce suffisant ? Il nous manque,
décidément, un peu de la poésie chambriste ou de la démesure d'Isoir, ou encore
des trouvailles d'une génération postérieure, celle par exemple d'un Benjamin
Alard ou d'un Benjamin-Joseph Steens, dont la Passacaille avait
ensoleillé notre discographie comparée (cf n° 623). |
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