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Diapason # 695 (12 /2020)
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Lanvellec Éditions
LE00003




Code-barres / Barcode : 3770013167003

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Vincent Genvrin
 

Passionné par Frescobaldi dont il a enregistré une quasi-intégrale, Jean-Marc Aymes devait naturellement se tourner vers son principal disciple et continuateur. Protégé de l'Empereur d’Autriche Ferdinand III, Froberger lui fit présent en 1649 d'un somptueux manuscrit orné, le Libro secondo di toccate, fantasie, canzone, allemande, courante, sarabande, gigue et altre partite. Si le Primo libro, hélas perdu, était vraisemblablement le fruit direct de ses études à Rome, le Libro secondo s'en démarque quelque peu. Pour tout dire, la fantaisie frescobaldienne semble s'être embourgeoisée, avec des toccatas recherchant plus l'effet que la trouvaille poétique, des constructions contrapuntiques préférant la solidité à l'imprévu.

Fin connaisseur des tenants et des aboutissants, Jean-Marc Aymes met l'accent sur la précision et la subtilité de l'écriture rythmique, pIutôt que d'invoquer une spontanéité qui s'est perdue en terre autrichienne.

En construisant un monde de durées ou chaque note est à sa place, il rapproche Froberger de la grande tradition germanique issue de Sweelinck, notamment Weckmann avec qui le compositeur se liera d'amitié plus tard.

Dans les Suites de danses, certainement l'élément le plus novateur de l’ouvrage, Jean-Marc Aymes ne tombe pas dans le piège de « franciser » exagérément un genre qui n'est pas encore une spécialité parisienne. Il fait là aussi confiance au rythme pour nous offrir de merveilleuses petites pièces d'orfèvrerie. Le contraste est d'autant plus grand avec la Méditation faite sur ma mort future et le Tombeau de monsieur de Blancheroche proposés en complément : la sensibilité exacerbée alla Louis Couperin a en effet toute sa place dans ces pages composées à Paris, où il ne faut « observer aucune mesure ».

Qui était au fond Froberger, ce voyageur infatigable qui s'appropriait tous les styles avec facilité, et semble parfois s'en contenter ? Le disque de Jean-Marc Aymes propose une réponse qui pourrait bien être la bonne, à en juger par l'intérêt continu que suscitent ces trois heures de musique.


 

   

   

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