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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc
Chahine Aux deux autres opéras de Boismortier conservés, Don Quichotte chez la duchesse (1743) et Daphnis et Chloé (1747) enregistrés par Hervé Niquet (Glossa), s'ajoute donc son premier essai lyrique, Les Voyages de l’Amour (1736). À sa création, les critiques de cet opéra-ballet en quatre actes en vantèrent le livret, montrant le dieu Amour dans trois environnements (la campagne, la ville et la cour), mais c'est bien la musique qui le rend digne de sa résurrection écoutez la deuxième scène de l'acté I, le superbe sommeil du IV, la Symphonie pour l'arrivée des génies élémentaires... Plutôt que de se livrer à un improbable mélange des deux versions de l'acte Il que proposent compositeur et librettiste, György Vashegyi a gravé les deux: libres à nous de choisir entre la pétulante nourrice Béroé, et le jaloux Adherbal. Le rôle d’Amour était-il confié à un haute-contre ou à une soprano ? Les sources restant équivoques, il a fallu trancher. Guidé par la tradition de l'opéra français d'alors (et le CMBV), le chef a donc distribué à une voix féminine cette partie aiguë et ample à la fois, tantôt dramatique, tantôt légère - un défi très honorablement relevé par Chantal Santon Jeffery. Si l'aigu est parfois laborieux dans les passages les plus tendus, le médium rend idéalement les inflexions du texte (« Tournez sur moi ses yeux »), peignant un personnage à fleur de peau. À ses côtés, on retrouve avec plaisir la touchante Katherine Watson, une Judith Van Wanroij très classe, le baryton expressif de Thomas Dolié. Et Éléonore Pancrazi campe une Béroé pittoresque, face à une Katia Velletaz tout en tendresse. Désormais familiers du baroque français, le Purcell Choir et l'Orfeo Orchestra y montrent toujours la même force, cette clarté sans fadeur de la texture, ces bois excellents (la Passacaille du II !). Certaines danses mériteraient davantage de caractérisation (l’Air en rondeau concluant l'acte I, par exemple, ou les deux Airs pour les Tyriens et Tyriennes du II), certains choeurs plus de jubilation. La faute à une direction un rien routinière ? Boismortier, il est vrai, ne répand pas partout le génie d'un Montéclair ou d'un Rameau. Pas de quoi, néanmoins, se priver du plaisir de cette découverte.
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