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Diapason # 695 (12 /2020)
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Analyste: Denis Morrier
 

Vanitas vanitatum! La pandémie a remis la maxime de l'Ecclésiaste au goût du jour. Retardé de plusieurs mois par le confinement du printemps dernier, l'enregistrement de cette « Vanita del mondo » scellait les retrouvailles du chanteur avec ses musiciens. Ensemble, ils rivalisent d'esprit, d'énergie et d'intensité expressive au fil d'un programme richement contrasté, qui semble faire écho au mémorable « Opera proibita » de Cecilia Bartoli (Decca, Diapason d'or). La plupart de ces douze airs d'oratorios du baroque tardif sont méconnus, recelant même cinq inédits. À côté du « Lascia la spina » de Handel (tube aussi présent chez Bartoli), le contre-ténor a glané quelques pépites, tel « Forz’è pur » du Faraone sommerso (1709) de Nicola Fago, dont il souligne le charme élégiaque mêlé de déchirements pathétiques.

L'aria et la sinfonia détachées de La decollazione di san Giovanni Battista de Bononcini mettent en lumière, par leur écriture contrapuntique aussi suave que savante, l'excellence d’Artaserse, mais aussi la large palette (couleurs, nuances) de Jaroussky, jusque dans ses registres les plus opposés. À l'imitation des instruments, le chanteur s'essaie à d'inventives articulations, comme ces troublants mélismes lourés de « Dormi, o fulmine di guerra » chez Scarlatti.

Cependant, tous les inédits n'attestent pas la même richesse d'inspiration. « Esiliatevi pene funeste » de La vanita del mondo de Torri qui mérite bien son titre tant ses vocalises sont redondantes - et « Cadera, perira » du Dio al Sinai de Chelleri ont pour seule qualité de flatter l'agilité et l'ornementation finement ciselée de Jaroussky. À ces deux arias conventionnelles, nous préférons le fulminant « Contro l'empio s'impugni la spada » du Assalonne de Caldara, où des cordes rageuses attisent la divine fureur dont le chanteur parait investi. Ici, nulle vanité: comme l'enseigne l'Ecclésiaste, c'est à une célébration de la vie et de l'art que nous invite Philippe Jaroussky.

 

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