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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jean-Christophe Pucek Après le Magnificat, la Messe en si puis la Passion selon saint Marc, Jordi Savall poursuit son exploration de l'oeuvre sacré de Bach. Avec ses fanfares rutilantes, son énergie puisée aux sources de la danse, ses tendres émerveillements devant le miracle, plutôt en phase avec le tempérament du chef catalan, l'Oratorio de Noël laissait espérer une belle surprise. Hélas, la déception l'emporte vite au fil d'une approche fondée davantage sur l'esthétisme que sur la narration. Dès le choeur « Jauchzet, frohlocket », la musique s'engonce dans des habits trop empesés et mal taillés, la scansion est pachydermique, la mise en place perfectible. La captation très réverbérée ajoute à cette impression d'épaisseur chaotique. Si « Fallt mit Danken » boit la tasse, « Ehre sei dir Gott » fait, en revanche, mieux que surnager. Du quatuor soliste, retenons surtout la basse sans lourdeur de Thomas Stimmel. Évangéliste efficace, Martin Platz est honnête dans ses airs, même si « lch wili nur dir zur Ehren », empâté par trop de rondeur instrumentale, ne dégage guère la ferveur attendue. Et la soprano, plus charmante qu'éloquente, aborde l'air avec écho « Flösst, mein Heiland » d'une manière trop doucereuse. Parfois vaillant dans la deuxième partie de l'oeuvre, Raffaele Pè se signale surtout par des fragilités (« Schiafe, mein Liebster ») et une certaine atonie face au texte (« Schliesse, mein Herze », au violon sans grâce). En dépit de quelques jolis moments (le début de II, la moitié de V), le compte n'y est pas : des tempos fluctuants, une polyphonie brouillée, les limites techniques et expressives des interprètes condamnent ce concert à l'oubli. |
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