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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini En 1994, Jordi Savall surprenait et faisait sourire en approchant la Symphonie «héroïque » (Alia Vox). Comment le confident de Marin Marais et de Sainte-Colombe pouvait-il prétendre devenir le porte-parole de Beethoven ? Comment le maître du non-dit et des jeux d'ombres espérait-il porter le souffle du tribun et faire rougeoyer la brûlure du fer ? On dut vite ranger ses préjugés face à cette volonté de vainqueur et cette impressionnante désolation : la Marche funèbre, enregistrée en fin de nuit, par une équipe épuisée. Un quart de siècle plus tard, le constat reste identique, certains musiciens participant d'ailleurs à nouveau à l'aventure : Manfredo Kraemer au premier violon, Balázs Máté au violoncelle, Marc Hantaï à la flûte, etc. Allegro con brio lancé par deux coups de fouets, Marche funèbre lugubre (hautbois moins plaintif cependant), scherzo impatient et finale joueur.
On admire, dans chacune des cinq Symphonies, la lisibilité polyphonique, la
souplesse des lignes malgré une allure toujours soutenue (finale fuselé et
espiègle de la nº 1, sportif de la nº 4), un vaste espace
acoustique que semble traverser une immense colonne d'air. La conception
pyramidale et lumineuse de l'orchestre (majesté des registres graves, impulsions
vigoureuses des timbales) met en valeur la verdeur des cors bouchés, le charme
vénéneux des bois (Adagio quasi berliozien de la nº 4) et les
échanges entre pupitres. Et la Cinquième ? Elle tonne, gronde et finit
par triompher.
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