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Diapason # 695 (12 /2020)
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Arcana
A475




Code-barres / Barcode : 3760195734759

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine
 

Après une Doriclea de belle facture (cf. n° 675), Andrea De Carlo poursuit son « Stradella Project » en imposant la redécouverte d'un jalon du Seicento. Le chef italien s'est forgé une connaissance intime de l’écriture stradellienne, comme en témoigne la verve dramatique de ce Trespolo tutore. Dans cette « comédie en musique créée à Gênes en 1679, ce n'est pas le tuteur qui veut épouser la pupille, mais la pupille qui se consume d'amour pour le tuteur. Et ce dernier, balourd, ne le comprend jamais. Elle, c'est Roberta Mameli, qui renoue avec le ton « de noblesse mêlée de passion » loué dans « Anime amanti » (Diapason d'or, cf. n° 663). Sa familiarité avec le style et les sinuosités mélodiques du compositeur, son port de tête aristocratique donnent, dès l'aria (superbe) « Quando mai fra tanti », un air d'évidence à cette musique, sans pour autant en masquer le caractère profondément baroque, instable, changeant. La soprano n'est pas moins à son aise dans les récitatifs, où brille son sens du théâtre. Et quelle coloriste! Lui, Riccardo Novaro, joue à merveille le tuteur qui veut se faire autoritaire mais accumule les bourdes. Composition réussie: d'un baryton bien campé il tire un personnage qu'on n'a pas besoin de voir pour l'imaginer. Tous deux partagent avec le reste de la distribution - qualité essentielle pour animer les récitatifs, guère ennuyeux ici - une gourmandise du mot communicative. À commencer par le joli soprano de Silvia Frigato, bourré de charme et auquel reviennent les derniers vers de la pièce. À coté de la Despina pimpante de Paola Valentina Molinari, le ténor ambigu de Luca Cervoni se plie avec aisance au travestissement, et offre une nourrice crédible, sans outrance comique. Le disque ne flatte guère Rafal Tomkiewicz, dont le timbre parait ici plus pauvre qu'au concert l'été dernier, et l'articulation plus relâchée. À lui le rôle de Nino, l'eroe effeminato, qui subit l'action sans vraiment l'influencer... Il se sort toutefois avec les honneurs d'une étonnante scène de folie à l'acte III, où le personnage passe des visions guerrières à la berceuse et finit par se croire aux enfers. L’Ensemble Mare Nostrum participe largement de la réussite - écoutez les impacts de l'air de Nino « Venghino in questo circolo », la chaleur rythmique insufflée par le chef Le continuo, par rapport aux précédents volets, s'est assoupli sans perdre en efficacité dans l'animation du drame. Saluons aussi les violons distingués de Gabriele Pro et Domenicco Scicchitano. Grâce à son équipe soudée, ce Trespolo tutore prend place tout près du San Giovanni Battista de Minkowski (Erato), au sommet de la discographie de Stradella.

 

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