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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analystr : Denis Morrier Sébastien Daucé a imaginé un programme reflétant l’hypothétique voyage du compositeur de Paris à Rome, via Crémone, Bologne et Venise. Certaines de ces pages italiennes sont bien connues (tel le monumental Magnificat a 8 de Cavalli, révélé il y a un demi-siècle par Raymond Leppard), d’autres beaucoup moins (messe Mirabiles seize voix de Beretta, motet Similabo de Giamberti). Le périple musical s’achève en apothéose avec l’œuvre la plus ultramont-aine de Charpentier : la Messe à quatre chœurs composée vers 1671.
Sans doute destinée aux fêtes
parisiennes pour la canonisation du fondateur de l’ordre des Théatins, elle fait
intervenir, à l’imitation des maîtres de chapelle romains, seize voix doublées
par des parties instrumentales. Sa richesse harmonique, même si la polyphonie
réelle n’excède jamais sept parties, combine la suavité mélodique « à la
française » et intensité expressive « à l’italienne » : Charpentier introduit
des figurations spectaculaires (Et homo factus est), multiplie les contrastes
entre épisodes solistes (parfois virtuoses, comme dans l’Et resurrexit) et
chœurs monumentaux, engendrent de glorieuses batailles antiphoniques (Cujus
regni non erit finis). Gravée pour la première fois par Jean-Claude Malgoire (Erato,
avec des chœurs médiocres et trop opulents), puis par Jeffrey Skidmore (Hyperion)
et Christopher Jackson (Atma), la fresque polychorale trouve son interprétation
de référence. Cela vaut aussi pour le Magnificat de Cavalli, pourtant maintes
fois enregistré (Leppard, Barross, Gini, Laserre, Hengelbrock…) sans avoir
jamais bénéficié d’une direction aussi subtile, aussi attentive à la diversité
des affetti et des paroles. Galvanisés par la fougue et l’intelligence de leur
chef, seize chanteurs et autant d’instrumentistes s’unissent en un ensemble
d’une cohésion, d’une souplesse dynamique et d’une implication presque théâtrale
pour délivrer, verset après verset, une lecture vibrante et éloquente de cette
réunion de chefs-d’œuvre : la grâce élégante du Grand Siècle et les passions
débridées du Seicento enfin réconciliées.
Sébstien Daucé « Pour cette fabuleuse Messe polychorale, Correspondances s’est mis en quatre: quel bonheur de se retrouver enveloppé à 360° au milieu de ces voix et de ces instruments! Le schéma noté en début de partition appelle cette disposition particulière, qui pose la question du lieu dans lequel l'oeuvre a été créée - l'a-t-elle été du vivant du compositeur? Harmonia Mundi propose un bonus numérique avec une captation binaurale réalisée par Alban Moraud: je m'en serais voulu de ne pas partager cette sensation étourdissante! Ce travail musical s'est doublé d'une enquête: comment une oeuvre aussi originale a pu germer dans la tête d'un jeune compositeur français à la fin des années 1670? Ce projet a été l'occasion de prendre la route qui mène de Paris à Rome avec la perspective d'un homme probablement déjà passionné de musique, traversant les Alpes pour découvrir San Petronio à Bologne où résonnent les splendeurs du maestro Cazzatti, faisant le détour par Venise pour retrouver les sonorités du fameux Cavalli qui avait déjà illuminé Paris quelques années auparavant. Ce voyage n'est pas seulement géographique, c'est celui de la construction artistique et intellectuelle d'un jeune artiste du Grand Siècle ! ». |
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