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Diapason # 694 (11 /2020)
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DHM 19439743802




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Analyste: Denis Morrier

Fascinant Bononcini! Six ans avant Handel et son Aci, Galatea e Polifemo, dont il sera plus tard le rival à Londres, l’Italien dévoilait à Berlin, en 1702, ce Polifemo.

Telemann salua e son temps cette somptueuse Seranata, destinée à distraire la cour de la reine Sophie Charlotte de Prusse. Le livret d’Ariosti fusionne les amours contrariées d’Acis et Galathée face au cyclope Polyphème, et celles de Scylla et Glaucus face à la magicienne Circé. Cette double intrigue, à la fois pastorale, galante et tragique, suscite une partition pleine de trouvailles, aux styles et affects variés. Chanteurs et instruments solistes rivalisent dans les arias : duo pastoral de flûtes à bec pour « Voi del ciel », en dialogue avec le clavecin solo dans « Queste goccie che vado », violoncelle élégiaque pour le délicat duo « E’ cara la pena », trio d’anches au contrepoint dissonant pour « Soccorrete e non tardate », flautini stridents et narquois pour « Vanarella pazzarella », violon solo tout en bariolages et traits virtuoses pour l’ultime aria de Galathée, « Cor contento ».

Six René Jacobs avait exhumé Polifemo en 1987, on ne disposait au disque que d’une archive viennoise de 1944 en allemand, sous la férule de Max Schöhnerr (ORF/Walhall). La flûtiste Dorothee Oberlinger et son Ensemble 1700, captés sur le vif à Potsdam, comblent donc une vraie lacune et alignent une distribution de premier plan. La basse Joäo Fernandes est un Polyphème plein de gouaille, multipliant les airs de demi-caractère, quasi buffa aux sonorités contrastées.

Lilya Gaysina, en Circé, se joue avec aisance des redoutables sauts d’intervalles et des vocalises fulminantes de « Pensiero di vendetta ». Roberta Mamelli, Scylla à la vocalisation démonstrative et laborieuse, ne peut rivaliser en séduction avec le Glaucus androgyne et troublant de la contralto Helena Basker. Comment ne pas être touché par la Galathée de Roberta Invernizzi (somptueux lamento « Respira alma, respira », dont le chant cristallin se pare d’un délicat vibrato.

Surtout, ce Polifemo confirme l’extraordinaire talent de Bruno de Sa, sopraniste aux aigus insolents, au timbre à la fois limpide et charnu, associant idéalement lumière et profondeur, comme dans l’émouvant « Partir vorrei ».

Une partition inspirée défendue par des interprètes confirmés ou prometteurs : il faut redécouvrir cet étonnant Polifemo!



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