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Diapason # 697 (02 /2021)
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Hyperion
CDA68338




Code-barres / Barcode : 034571283388

Appréciation d'ensemble: 

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Analyste: Paul de Louit

D'où nous vient cette impression de fenêtre ouverte ? De tempos vifs, tant l'Aria initiale est jouée inhabituellement allante ? D'un toucher dont la délicatesse rappelle çà et là le « jeu perlé à la française », et qui fait sonner le Yamaha (aidé de quelques artifices) quasi comme un Erard à cordes parallèles ? De cette pédale subtile et audacieuse jusqu'à se faire envahissante, alla Prokofiev, pour tuiler une variation sur une autre ou jouer les orgues de cathédrale ? Ou de l'ornementation, dernier dada des pianistes si l'on pense au récent coffret de Lang Lang (cf n° 694) ?

Tenez, revenons à Lang Lang. Oui, celui-ci joue toutes les reprises, et Pavel Kolesnikov aussi; oui, il ornemente à foison, Kolesnikov aussi. Mais il sent l'étude, la pose, son feu n'est autre que celui de la rampe. Kolesnikov, jamais: la fraîcheur de ses Goldberg vient du naturel avec lequel la musique va, swingue, virevolte, se repose et surtout s'amuse. Une série de variations, c'est un jeu de l'esprit; nul autre n'avait osé avec pareil talent, dans la Klavierübung IV mettre ainsi en balance l'intellectuel et le ludique jusqu'à pencher, par endroits, franchement vers le ludique (Var. XXIII).

Et quelle vie prend la polyphonie! On y entend, vraiment, des voix dont les logiques se répondent, ayant chacune ses répits, ses rehauts, ses relances. Selon le mot d’Avison en 1760, la musique « discourt et nous tient en haleine comme une méthodique et intelligente conversation. » Conversation ici merveilleusement conduite et imaginative qui, d'abord courtoise, presque guindée dans le menuet (Var. IV)  ou les variations à la française (VII, XVI), se libère progressivement jusqu'à l'ad libitum (XXIX), avant que, dans l'Aria finale, on n'échange les bonsoirs et n'éteigne les chandeIiers.

Cette fin sur la pointe des pieds murmure comme un adieu. Un adieu après la fête, une fête en forme de promenade, une promenade picaresque à travers un paysage d'émotions où danse, rêve et folâtre « le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui ».


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