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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Nicolas Boiffin Proposer en enregistrement ces oeuvres polyphoniques magistrales de la Renaissance est un risque à prendre, sinon une témérité. Surtout à l'ère de l'écoute sur ordinateur et téléphone. On se souvient avec nostalgie du Forty Part Motet de Janet Cardiff, une installation que la Fondation Louis-Vuitton avait hébergée en 2017, où quarante haut-parleurs disposés en cercle permettaient d'apprécier chacune des quarante voix du motet Spem in Alium de Thomas Tallis, proposé ici. Chez soi, cela est bien entendu inenvisageable, et même les mieux équipés ne pourront rivaliser avec le son du direct et l'incroyable spatialisation que génère naturellement cette sublime musique. Bien sûr, la prise de son et l'écoute sur un petit appareil restreint énormément l'ampleur du spectre harmonique, certaines voix aiguës, notamment, étant trop audibles. Mais l'interprétation approche tellement de la perfection qu'on est emporté malgré tout par ce tourbillon de notes. La très longue quinte à vide sur laquelle se déploie une belle voix de soliste est impressionnante de stabilité. Chaque accord parfait est un colosse musical rendu possible par l'homogénéité inaltérable des chanteurs. Cela est d'autant plus impressionnant que trois ensembles vocaux ont été réunis pour l'occasion. Cette musique magnifique se distingue de ses contemporaines par cette prouesse d'écriture. Écoutons-la chez soi, à défaut de l'entendre en concert. |
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