Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Loïc Chahine
Contemporain de Moulinié et de Boësset, auteur comme eux d'airs de cour polyphoniques, Jean Boyer est à peu près tombé dans l'oubli. On se faisait une joie de cette monographie où l'ensemble Ratas del viejo mundo a réuni aussi bien des pièces légères (les « Chansons à boire et à danser » annoncées par la pochette) que d'autres plus savantes, tel ce prometteur Que ferai-je ? Que dirai-je ? Las! si le texte est intelligible - sauf dans le couplet chanté par la soprano seule, incompréhensible -, il faut se contenter de voix pauvres en harmoniques incapables de s'amalgamer pour créer une texture. L'air D'où vient que ces beaux yeux méritait aussi un meilleur sort. On retrouve les tics habituels qui se sont imposés dans l'interprétation de ce répertoire aujourd'hui : variation (extrapolée) des formations au sein du même air, couplets aux instruments intercalés çà et là, réalisation de continuo qui se veut opulente, à une époque où la basse continue est encore balbutiante en France. Mais ce que Le Poème Harmonique réussissait avec un soin maniaque générant une sorte d'évidence sonne ici bancal, presque amateur par moments. Et à quoi bon se targuer de jouer un clavecin cordé de boyau si c'est pour lui adjoindre un kanklès ici hors de propos ? Les airs chantés en solo tournent parfois au grotesque. Ainsi de Je suis à présent à moi ou de Donne-moi ton pucelage, approximativement entonnés par une « voix naturelle » (cell d'Indré Jurgeliviciute, créditée « voix » dans le livret ?), avec un accompagnement manifestement soucieux de « faire populaire ». Le texte, débité au kilomètre dans une prononciation elle aussi volontiers approximative, perd toute sa sève. La basse Tomas Maxé ne fait pas mieux dans Que faisais-tu gros garçon, que tente d'animer la guitare presque strictement percussive de Floris De Rycker. Même Quand je tiens ma chère bouteille tombe à plat. Le collectif se tire mieux d'un Rigoureux souvenir d'une joie passé traité, enfin, en toute simplicité (et a cappella). Ah! si tout le disque avait été de cette eau-là... |
|
