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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Ivan A.
Alexandre Lucrezia, sûrement la plus fameuse cantate du jeune Handel, a depuis longtemps abandonné l'orchestration non moins fameuse qu'en fit jadis Raymond Leppard pour des continuos généreux, en harmonie avec le théâtre échevelé de cet opéra-minute. Rares les accompagnements au clavecin, formation minimale à laquelle le compositeur, lui-même claveciniste, semble avoir destiné l'ouvrage. Double bonheur donc, d'entendre ce chef-d'oeuvre en version originale, et sous les doigts d'un virtuose accompli. N’était l'indécision du récitatif final, nous tenions là un modèle de science et de présence - confirmé dans les quatre pastorales « arcadiennes » qui précèdent.
À ces bienfaits, Marianne
Beate Kielland ajoute les siens : grâce, finesse, clarté sans dureté, vibrato
sobre et serré, ombres légères... Sans quitter son registre quotidien : l'art
sacré. Ne comptez pas sur la mezzo norvégienne pour rugir ou pleurer. Sa
Lucrezia est un motet, dramatique sans doute, mais hors tragédie, dans un
italien sommaire (un seul f, un seul n à l'anxieux affanno) et en style
indirect. Plus allusive encore, blanche comme neige, la soprano Ditte Marie
Braein enjambe les mots (amour ? douleur ? langueur ?) pour filer droit au
paradis. Adieu bergers, reste l'ange, parfois courroucé (« Son come navicella
»), souvent glacial.
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