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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Philippe Venturini Si l'origine ou la destination anglaises de ces Suites semblent définitivement fantaisistes, leur base française est en revanche avérée. Le recours au style brisé, aux courantes à 3/2, aux doubles, aux agréments indiquent en effet le pays où triompha Lully. Mais, comme Bach est de son temps, il n'oublie pas la terre natale du surintendant. Aussi les Préludes adoptent-ils souvent l'esprit du concerto et certaines pages se noircissent-elles d'une écriture de plus en plus cursive (les gigues, par exemple). Et, comme Bach est Bach, il franchit allégrement les Alpes, le pas assuré et le souffle long, entretenus par l'exercice du contrepoint germanique. Paolo Zanzu dispose manifestement d'une carte à jour et d'une boussole fiable qui lui évitent de s'égarer dans cette géographie et de choisir toujours la bonne direction. Il avance certes sans hésitation, comme dans le sillage de Christophe Rousset (Ambroisie, 2003), mais avec le regard qui ne fixe pas exclusivement l'horizon et prend le temps de s'abandonner à la contemplation. Alors,bien sûr, les Préludes crépitent du feu de l'orchestre (nos 2,3 et 5), les bourrées moulinent joyeusement, les gavottes ont du piquant et la vertigineuse Gigue de laSuite n°6 laisse abasourdi par tant d'aplomb. Rien, pourtant, ne paraît contraint, mécanique ou conçu pour l'épate. Et quelle noblesse, sans prendre la pose, dans Ies Sarabandes! Plus que les goûts, Paolo Zanzu réunit toutes les couleurs des sentiments dans le deux-claviers de sa copie de Silbermann.
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