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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste: Phiippe Venturini Une photo … intrigante orne l'enregistrement de Raphaël Pichon qui, … prend la plume pour présenter son projet. Ce souvenir visuel du Requiem de Mozart, mis en scène par Roméo Castellucci à Aix-en-Provence, fait écho « à la jubilation intrinsèque des Motets de Bach. » jubilation de l'interprétation, assurément, plus que de la nature de cette musique, le plus souvent funèbre, mais auréolée de la lumière de l'espoir et de la confiance en la foi. Aussi Raphaël Pichon et Pygmalion s'attachent-ils à mettre en valeur le texte et sa dramaturgie à travers une palette de couleurs et de nuances qu’on aura rarement vue aussi large et variée. Les six motets retenus sur les huit laissés par Bach (manquent BWV 118 et Anh. 159) ne constituent pas un ensemble homogène, tant par leur distribution (quatre, cinq ou huit voix) que par leur instrumentation : cordes et vents pour BWV 226, orgue pour BWV 230 et a cappella pour les autres. Raphaël Pichon a opté pour un traitement homogène confié à une paire de cordes graves, de cordes pincées et de claviers. Le choeur compte vingt-huit chanteurs parmi lesquels des solistes renommés tels Maïlys de Villoutreys, Alice Foccroulle, Lucile Richardot. Jubilation donc, et ce dès les premières mesures de « Lobet den Herrn, alle Heiden » BWV 230, placé en ouverture comme un manifeste, dont l'accord parfait arpégé et la double fugue sonnent comme un appel à la plénitude, supérieurement relayé par la prise de son généreuse de Hugues Deschaux: localisation parfaite des deux choeurs, lisibilité du continuo. Le geste convaincu et la sonorité ample se déploient jusqu’à l'affirmation solaire de l'« Alléluia » final. On admire aussi la gradation du Motet BWV 229, depuis le crescendo des premiers « Komm » (Viens) un peu inquiets jusqu’à l'ataraxie conclusive en passant par l'évocation des épreuves de la vie terrestre, la sensation de lassitude ou la répétition des « Komm, komm », vigoureuse comme un battement d'ailes vers l'éternité. Admirables également se révèlent la progression du dialogue entre Dieu et le fidèle dans « Fürchte dich nicht, ich bin bei dir » BWV 228 (plage 10 de notre CD) ou les effets d'écho dans « Singet dem Herrn ein neues Lied » BWV 225, le choeur se confondant alors avec une volée de cloches. « La danse est au coeur du langage de Bach », rappelle Raphaël Pichon. Limpulsion rythmique, toujours soumise aux impératifs des mots, guide en effet Pygmalion, d'une virtuosité et d'une homogénéité exemplaires, ce qui n’interdit nullement l'intensité expressive et la ferveur (le bouleversant « Gute Nacht, o Wesen » dans « Jesu, meine Freude »). Impulsion, pulsation, émotion, jubilation. Une révélation.
PRISE DE SON DU MOIS Raphaël Pichon a choisi de limiter l'accompagnement à quelques instruments de continuo …choisis et variés selon les motets: ici le clavecin, là l'orgue, les basses d'archet pour l'énergie (« Lobet den Herrn »), le théorbe et l'archiluth pour l'auréole de lumière. S'ils cèdent la priorité au choeur, tous se font entendre (sinon à quoi bon les solliciter?) grâce à un équilibre sonore exemplaire de naturel, réglé par Hugues Deschaux. Équilibre encore que ce dosage entre sons directs, riches, pleins, colorés, parfaitement distribués selon l'effectif (motets à quatre, cinq ou huit voix) et l'acoustique, à la fois généreuse et nette, de l'église Notre-Dame-du-Liban, à Paris. Les silences prolongent en effet les cadences et derniers accords dans on climat de douce sérénité, en parfaite adéquation avec les messages des motets.
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