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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie Bigorie À la jointure de la Renaissance et du baroque, l'année 1600 marque, en Italie, l'avènement d'une nouvelle sensibilité dont l'opéra sera la manifestation la plus éclatante. La structure des sonates et autres canzone instrumentales, de son côté, offre aux solistes plus de possibilités pour la projection des affects, du désespoir à la folie la plus rageuse. Avec des musiciens de la trempe de Dorothee Oberlinger et Dmitry Sinkovsky, cette « découverte de la passion » prend tout son sens. Prenez la Sonate de Dario Castello ou La Cattarina de Merula: les motifs bourgeonnent avec une plasticité et une mobilité tourbillonnantes qui dénotent, entre flûte et violon, une entente presque subliminale des procédés en imitation. Dans l'arrangement de I’ineffable « Hor che'l ciel » de Monteverdi nous manquent certes la polyphonie et le texte, qu'on oublie plus facilement dans «E pur'io torno», l'air d'Othon extrait du Couronnement de Poppée. Admirablement conçu, l'album alterne les intermèdes méditatifs, comme ce Capriccio cromatico joué au luth par l'excellent Luca Pianca, et les pièces fondées sur une basse obstinée de Bassano, Vitali ou Uccellini. Dorothee Oberlinger séduit toujours par sa pureté de souffle, sa palette expressive variée, nerveuse et incisive. Dmitry Sinkovsky fait valoir un timbre un peu neutre en contre-ténor, mais son jeu suscite l'enthousiasme au violon, notamment dans la Sonata seconda de Fontana, dont la rhétorique annonce Biber.
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