Texte paru dans: / Appeared in: First Hand Records |
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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Alain Lompech POLYPHONIQUE PUZZLE En 1993, Tatiana Nikolaïeva faisait avec Bach la démonstration de sa stupéfiante acuité.
Tatiana Nikolaïeva voyageait
sans partitions, jouant tout de mémoire. Au Festival de Montpellier, en pleine
grève des orchestres, elle improvisa ainsi un récital dont le programme lui fut
demandé oeuvre après oeuvre par le public. Et Sviatoslav Richter disait
d'ailleurs de sa consoeur : Sept mois avant sa mort, en 1993, elle entrait sur la scène de l'Académie Sibelius, à Helsinki, pour jouer L'Art de la fugue, vraisemblablement devant des étudiants, comme au Festival de Salzbourg (Orfeo, 1987). Le Steinway est somptueux, la prise de son est à l'unisson et le public est d'un silence absolu, fasciné par l'éloquence du discours. Mais cette rhétorique n'est pas fondée sur les affects ou sur une « conception ». Elle est au contraire une abstraction intellectuelle et « sonnante » qui s'élève au niveau des combinaisons complexes et fascinantes auxquelles Bach soumet son thème, ici joué d'une façon irréelle aussi assurée qu'implorante. La pianiste recompose en jouant, « remontant » les notes comme un horloger le ferait des pièces éparses d'un mouvement à complication. Il est fascinant, et presque joyeusement épuisant, d'écouter ce récital, car la pianiste y fait entendre absolument tout ce qui se passe dans l'écriture. Elle entend tout avec une acuité et nous le fait comprendre avec un naturel qui rend l'auditeur aussi intelligent qu'il se pense savant quand il écoute Fernand Braudel lui parler de civilisations et de langues perdues. NikolaÏeva disait de la polyphonie qu’elle est une « démocratie parfaite dans laquelle chaque note, chaque ligne prend la parole à égalité ». Jamais on en aura eu plus magistralement l'émouvante démonstration. Et quel jeu de piano fabuleux!
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