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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini Le Britannique choisit une copie de clavecin Hemsch, très bien enregistrée d'assez près dans une acoustique qui laisse le son s'épanouir. Fidèle à sa réputation et à sa discographie, il propose une version de parfait gentleman, d'un raffinement supérieur et d'un goût exquis. Dès le Prélude nº 1, le ton est donné: tempo serein, lisibilité des lignes, toucher délicat, dialogue courtois entre les deux mains. Et, quand la tonalité s'assombrit en mineur, l'humeur ne devient pas belliqueuse, ni le mouvement précipité (Prélude nº2). Dans ce même Livre 1, Pierre Hantaï (Mirare, 2001-2002), Christine Schornsheim (Capriccio, 2011), Céline Frisch (Alpha, 2014, CHOC, Classica nº179) ou Christophe Rousset (Aparté, 2015), pour ne citer que des enregistrements récents, ont certes pu créer davantage de surprises ou de contrastes, mais Trevor Pinnock, tel un maître qui n'a plus rien à prouver, impressionne par l'équilibre de la pensée et du geste: chaque Prélude et chaque Fugue trouve sa juste place, sans effort ni effet de manche. La main gauche scande régulièrement les temps, tandis que la droite déroule ses guirlandes de doubles croches sans frénésie mécanique (Prélude nº5). Le Prélude nº8 égrène ses arpèges avec solennité, avoue son tourment mais ne surjoue jamais. On admire tout autant la délicatesse et le lyrisme naturel des Préludes nos 13 et 19 que l'espièglerie de la Fugue nº19. Feuilleté avec un tel artiste, ce recueil n'a rien d'un austère cahier d'exercices, mais tout d'une leçon de musique. |
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