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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jacques Meegens Voix, vièle et luth: un effectif minimaliste souligne la résignation sereine de chansons préfigurant l’ars moriendi, l'art de mourir en paix en des temps troublés. Le duo fondateur du vénérable Ensemble für frühe Musik Augsburg, inauguré en 1977, revient sur les répertoires des Minnesänger qu'il connaît bien. Les quatre lieder de Neidhart von Reuental ressemblent d'ailleurs fort aux versions qu'ils enregistraient entre 1985 et 1990: la déclamation parlée-chantée magistralement théâtrale se ternit légèrement, cédant à une expression plus mélancolique... et se raccourcit au passage. Si les longues poésies des trouvères germaniques s'accordent parfois' difficilement avec les goûts et pratiques musicales d'aujourd'hui, les histoires qu'elles transmettent n'en restent pas moins le coeur de ces oeuvres. Winter deine mail, qui répète quatorze strophes, près de deux cents vers, sur deux courtes lignes de musique, se trouve ici réduit à quatre couplets. Encore faut-il être germanophone pour le déplorer : la notice ne livre aucune traduction des paroles. Deux chansons d'Oswald von Wolkenstein, absentes de la monographie de 1988, échappent au recyclage. De délicates ritournelles adoucissent l'amertume de Zwar alte schuld bringt neues laid (Des péchés anciens apportent une souffrance nouvelle), et lch sich und hör, lamentation sur les affres de la vieillesse, laisse toute latitude à l'expressivité du chanteur a cappella après une brève intonation au luth. Les choix instrumentaux se révèlent parfois moins discrets, avec un Caldy valdy arrangé façon réel irlandais, ou un passamezzo de la Renaissance à l'accent andalou franchement incongru. Pour le reste, la fraîcheur des estampies égaye la tendre nostalgie des chants. |
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