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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Le timbre élégiaque des contre-ténors leur destine souvent les rôles de coeurs brisés. Là voix d'alto viril, charnue et pénétrante de Carlo Vistoli, agrémentée d'un délicat vibrato, s'accorde bien à cet archétype d'amant éconduit, tout en émois et déchirements. Mais enchaîner, au seuil de son récital se concentrant sur le Seicento vénitien, trois monologues de Cavalli à l'expression redondante (Didone, Erismena, Amori di Apollo e Dafne) installe d'emblée une impression de monotonie. Ce chapelet de lamentos et de récits pathétiques ne rend guère justice à la dramaturgie bigarrée de ces opéras trépidants. Elle lasserait même ! L’éviction d'Othon par sa maîtresse dans L'incoronazione de Monteverdi aurait pu inspirer un traitement plus contrasté. Mais l'aigre Poppée de Lucia Cortese ne risque guère d'offrir de piquantes répliques à un partenaire désespérément falot (retournons à Esswood/ Yakar ou Köhler/Antonacci) - l'ensemble instrumental mêlant cordes acides, flûtes à bec superflues et continuo fleuri n'aide guère. Les madrigaux et canzonette judicieusement choisis devaient apporter la variété de style et d'expression attendue. Hélas, si la voix de Vistoli s'épanouit dans le recitar cantando, sa vocalisation fastidieuse, ses minauderies appuyées, ses graves outrés et l'ajout d'une inutile percussion déparent la délicieuse ciacona de Laurenzi : l'interprétation confine à la parodie. Le subtil Si dolc’è il tormento de Monteverdi, paraît plus artificieux encore : le chanteur ose même changer sa note finale pour faire retentir la « tierce picarde » et créer un happy end moins subtil que la conclusion en demi-teinte de Monteverdi. Si l'amour est tyrannique, le respect du texte le serait-il moins ? |
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