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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Christophe Pucek La genèse des sept toccatas manualiter de Bach pose d'insolubles problèmes aux chercheurs. Il semble toutefois qu'il s'agisse d'oeuvres d'un musicien d'environ vingt-cinq ans et qu'elles n'aient pas nécessairement constitué un cycle dans son esprit. Aux trouvailles des compositeurs d'Allemagne du Nord, assimilées en profondeur, elles mêlent des touches italianisantes diffuses mais sensibles (dans les BVW 914-916 en particulier). Canalisées avec une stupéfiante habileté, l'énergie et la liberté improvisatrice propres au stylus phantasticus en imprègnent chaque irrégularité métrique, chaque méandre harmonique. Les enregistrements, au clavecin, de l'intégralité de ces Toccatas n'étant pas pléthore (à peine une dizaine), celui que propose Masaaki Suzuki est donc bienvenu. On y retrouve la clarté dans la conduite des idées et du discours ainsi que la maîtrise de la polyphonie propres à ce fin spécialiste du Cantor. Rien n'échappe à son toucher impeccablement contrôlé. Sans doute tout cela est-il un rien trop sage pour convaincre totalement dans des pièces qui exigent certes de la tenue, mais aussi une fantaisie, une impétuosité, une virtuosité assumées. Suzuki, en les tirant vers une esthétique plus tardive, en ralentit le pouls (Allegro de la BVW 911), en émousse les angles (Fuga a 3 de la BVW 914). La leçon de « grand clavecin » est là mais, pour le brillant, on s'en retournera vers Bob Van Asperen (Emi, 1991), et, pour le brin de folie indispensable à cette musique, vers la version de Noëlle Spieth (Eloquentia, 2012) demeurée hélas trop confidentielle. |
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