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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc Chahine Au début des années 2000, Le Poème Harmonique révélait un répertoire globalement peu fréquenté (il l'est resté depuis): l'air de cour polyphonique. Dans une esthétique assez différente de celle que cultivait Dumestre, Sébastien Daucé applique les mêmes recettes. Ainsi du Concert de différents oiseaux de Moulinié: d'abord un couplet aux instruments (luths chez l'un, violes chez l'autre), puis une voix seule accompagnée des instruments, puis toutes les voix. Doublons regrettables : dans ce vaste corpus de plusieurs centaines d'airs, fallait-il réenregistrer Cessez mortels et Quel espoir de guérir de Guédron, même avec des paroles sacrées ? Surtout que ces pages comptent parmi les plus réussies chez Dumestre. Quant aux pièces instrumentales, quatre se trouvent dans le Concert donné à Louis XIII recueilli par Philidor, jadis immortalisé par Jordi Savall (« L'Orchestre de Louis XIII », Alia Vox, 2002). Heureusement, on découvrira parmi les inédits de beaux airs d’Antoine Boësset (1587-1643), maître de la musique de la chambre du roi et de la reine. Notamment des panégyriques (Monarques triomphants) et des dialogues (Aime-moi, Cloris). La « pâte » de Correspondances, cette texture contrapuntique volontiers diaphane, fait merveille dans la musique sacrée. Le Concert de différents oiseaux, sommet de poésie chez Dumestre, s'apparente ici davantage à un psaume qu'à un récit de ballet. On adhérera ou pas à cette esthétique ultraléchée, très droite, plus spirituelle que charnelle. Si les articulations du texte servent à placer les articulations mélodiques, le contenu des paroles semble trop souvent mis à distance -sauf peut-être dans les airs et récits en dialogue : Je perds le repos et les sens montre Etienne Bazola à son meilleur, et Que prétendez-vous mes désirs joue habilement des différentes combinaisons vocales. Dommage que Marc Mauillon sorte souvent du lot au lieu de s'intégrer à un tout harmonieux. Par ailleurs, le colla parte des violes ramollit la texture de l'ensemble. S'ils ne retrouvent ni la fantaisie ni la ferveur des albums fondateurs du Poème Harmonique, ces Plaisirs du Louvre leur apportent toutefois un utile complément. |
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