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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Loïc Chahine Le troisième frère Un opportun boîtier de 8 CD dresse, chez Accent, un double portrait, des Bach père et fils... mais aussi de Barthold Kuijken, l'un des plus éminents flûtistes, « baroqueux » Né en 1949, frère cadet d'un violoncelliste (Wieland, né en 1938) et d'un violoniste (Sigiswald, en 1944), Barthold Kuijken voulut « cultiver son propre champ »: le souffle plutôt que l'archet. Bientôt, quand ses aînés se mirent aux « instruments anciens », il les suivit, et le voici à la flûte à bec. Il l'apprend seul, car il n'y a pas de professeur alentour pour la lui enseigner, et « cette approche autodidacte est devenue une seconde nature ». Pour son treizième anniversaire, on lui offre l’Essai d'une méthode pour apprendre à jouer de la flûte traversière de Quantz (1752), traité fondamental écrit par le professeur du roi Frédéric Il de Prusse. Il le dévore avec passion, apprenant au passage l'allemand (et le gothique !). Juste avant d'intégrer le Conservatoire royal de Bruxelles, il entre en possession d'une flûte du XIXe siècle, un modèle archaïque pour l'époque et pas trop éloigné de ceux que connurent Quantz et Bach: une flûte en bois, donc, avec,une seule clef (pour le ré dièse/mi bémol) et de perce conique, contrairement à celle de la flûte moderne, cylindrique. Le vrai coup de chance suit de peu: à dix-huit ans, il trouve une flûte originale du XVIIIe siècle en excellent état, sortie (vers 1745-1750) de l'atelier de Godefroy Adrien Rottenburgh, facteur très renommé en son temps. Barthold Kuijken enregistrera plusieurs disques avec cet instrument exceptionnel, et en particulier les douze Fantaisies pour flûte seule de Telétnann dont il orne la pochette. Un instrument qui sera abondamment copié, devenant un standard chez les « baroqueux ». Austère clartéSi d'autres, tel Wilbert Hazelzet, ont cultivé un jeu plus expressif, Barthold Kuijken développe une technique immaculée, gommant presque l'inégalité de puissance d'une note à l'autre, si caractéristique de la « flûte baroque », et une approche rigoureuse des partitions tendant parfois à l'austérité - souvent en tout cas à la littérarité. Étonnant de la part de celui qui, il y a sept ans, publiait un livre au titre en forme de manifeste: Notation is not the Music. Objectif: « Ce que le compositeur aurait pu entendre, on, essaie de s'en approcher plutôt que de s'en éloigner. » Des sonates du père Bach, il a enregistré deux intégrales. Dans la seconde, partagée avec Ewald Demeyere et reprise dans le coffret, s'affirme une sobriété presque trop ascétique, jusque dans cette BWVV 1035 en mi majeur qui refuse toute galanterie. Avouons notre préférence pour la première, moins léchée mais bien plus sensible, au côté de Gustav Leonhardt (DHM, 1989). Si l'on demeure souvent frustré par le manque d'expressivité des sonates de Carl Philipp Emanuel, ses Quatuors pour clavecin, flûte et alto Wq 93-95 affûtés, d'une précision sans concession, trouvent leur charme dans l'équilibre classique qui les anime. Plus surprenant, voici Barthold Kuijken à son aise dans le badinage léger du charmant Quintette en ré majeur de Johann Christian Bach! Le Cinquième Concert brandebourgeois où le flûtiste retrouve son frère au violon et Robert Kohnen - complice régulier de la bande - au clavecin, allie énergie intérieure (I’Allegro initial est aussi incandescent que l'Ouverture de la Suite BWV 1067) et lisibilité optimale. Une belle synthèse.
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