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Diapason # 689 (04 /2020)
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Analyste: Denis Morrier

 

Le baroque italien est l'une des époques qui a accordé le plus de place aux compositrices. À côté de Francesca et Settimia Caccini, Barbara Strozzi et Isabella Leonarda, Antonia Bembo compte parmi celles dont le talent a été reconnu et apprécié par leurs contemporains. D'extraction bourgeoise, elle fut l'élève de Cavalli avant d'épouser Lorenzo Bembo, un patricien de Venise qui la violente. Elle prend la fuite et se réfugie en France où Louis XIV lui accorde une pension. Retirée dans une communauté religieuse, elle continue d'y composer jusqu'à sa mort. Son oeuvre est réunie dans cinq volumes manuscrits (conservés à la BnF) dont le premier - une collection de motets latins et d'arie (Produzioni armoniche, 1701) - est dédié à son protecteur. Elle n'est pas totalement inconnue des curieux: le célèbre Lamento della Vergine a fait l'objet de plusieurs gravures, dont celle, mémorable, de Roberta Invernizzi (Naïve). Signalons aussi une navrante sélection opérée en 2006 par Maria Jonas (Alpha, cf. no 539). 

Hélas, cette première véritable intégrale est n'est pas beaucoup plus séduisante. En dépit d'un timbre chaleureux et d'une technique assurée, Miho Kamiya livre une interprétation linéaire et monochrome, peu soucieuse d'éloquence. Chaque aria est un microcosme passionné qui appellerait une dramaturgie miniature : en témoigne le subtil et théâtral Mostro d'orgoglio, tout en ruptures et oppositions... qui manque ici à la fois de direction et de contrastes. 

Passons sur les interventions de Gloria Banditelli qui n'est plus que l'ombre d'elle-même (graves éteints d'In braccio di Maria, pénibles oppositions de registres d'Immenso splendore). Outre des flûtes à bec étriquées, au vibrato et à l'intonation mal contrôlés, déplorons la réalisation du continuo, d'un goût discutable : clavecin massif, et orgue (construit par Formentelli en 1995) à la registration trop fade. « La » Bembo attend que des interprètes de premier plan s'intéressent enfin à elle.   


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