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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini Dans le texte de présentation, Víkingur Ólafsson confie avoir découvert Rameau par Le Rappel des oiseaux dans l'enregistrement d'Emil Gilels à Moscou en 1951. A-t-il influencé le jeune pianiste islandais? On pourrait le croire. Il profite en effet des capacités de legato de son instrument. Le son est pensé ample, profond, plus feutré que projeté malgré un jeu articulé et de plans sonores définis. Les ailes sont moins largement déployées que sous les doigts d'Alexandre Tharaud (Erato, 2019, CHOC, Classica n° 218) ou de Marcelle Meyer (Erato, 1953). Víkingur Ólafsson ne semble d'ailleurs pas lire les titres des pièces de Rameau et de Debussy (huit plages sur vingt-huit), comme des indications mais des suggestions: l'évocation plutôt que l'imitation, avec sérieux et une pointe de distanciation. La Poule peut ainsi avoir l'air inquiet et Les Sauvages un rien disciplinés. Ólafsson pense assurément plus salon, alcôve, boudoir que théâtre, représentation, orchestre. Le ton se montre volontiers enclin à la mélancolie, voire au spleen : désarmantes Tendres plaintes et Entrée de Polymnie, extraite des Boréades, transcrite par ses soins, et murmurée avec une infinie délicatesse (un tube en puissance). Mais l'artiste sait aussi convoquer le tumulte des éléments dans les Jardins sous la pluie, conduire sans hésitation Des pas sous la neige et dresser un portrait cubiste et conquérant de La Rameau. Après Glass (Classica n°191) et Bach (Classica n°206), ce disque confirme que Víkingur Ólafsson est décidément un pianiste à suivre. |
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