Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Fabienne Bouvet « Il jouait du luth aussi bien qu'un professionnel, dans un joli style, en majeure partie français et brisé (…). Il s'attardait sur une dissonance bien placée pour la savourer complètement, souvent très longuement, et il s'exclamait "C'est une note d’or" », indiquent les sources du XVIIIe siècle à propos de Losy. Malgré ses qualités, la musique de ce luthiste tchèque reste confidentielle. Est-ce dû au fait qu'elle fut longtemps conservée chez des particuliers sous la forme de manuscrits, Losy, aristocrate fortuné, n'ayant pas eu besoin de publier son oeuvre? Aucun album ne lui avait été jusque-là entièrement consacré, ses pièces n'apparaissant au disque que sporadiquement, aux côtés de celles de Weiss ou Conradi. Pour concevoir ce programme, Jakob Lindberg s'appuie sur ces manuscrits : il croise différentes sources afin de reconstituer les suite et recrée certains mouvements manquants dans le style de l'époque (Prélude en ré mineur). Mais, au-delà de ce travail musicologique fouillé et de la rigueur de son interprétation dans la plus pure esthétique baroque française (quelle conduite rythmique!), il en livre une lecture chaleureuse et intime, soutenue par la sonorité moelleuse de son luth d'époque, un Sixtus Rauwolf , de la fin du XVIe siècle. Que dire, enfin de cette ornementation audacieuse, qui souligne habilement les dissonances du discours ? Voilà qui permet de pénétrer le secret de ces fameuses « notes d'or ». |
|
