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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Wissâm Feuillet C'est par Silvius Leopold Weiss que les amateurs, connaissent généralement Jan Antonin Losy (ou Logy): le célèbre luthiste allemand consacra, en gage d'admiration et d'amitié à son confrère, un long tombeau, véritable morceau de bravoure. Ce comte bohémien, dont le talent est salué par ses contemporains, fut, avec Johann Gumprecht (1610-1697), l'un des premiers représentants du style français brisé à l'Est de l'Europe; son langage n'est donc pas sans évoquer celui des Gaultier, Gallot et Dufaut, non sans se tourner déjà un peu vers le cantabile qui sera celui des luthistes germaniques postérieurs. Alors même que sa musique figure dans de nombreux manuscrits, sa présence au disque se résume à une monographie sous les doigts d'Hubert Hoffmann (1998, Extraplatte) et à une Suite en fa majeur jointe par José Miguel Moreno à des pièces de Conradi (2011, Glossa). Jakob Lindberg ajoute six Suites, parfois reconstituées ou complétées par ses propres arrangements. Il a choisi un instrument de Sixtus Rauwolf fabriqué vers 1590 et transformé environ un siècle plus tard. Sur ce luth à onze choeurs, au timbre profond et velouté, l'interprète excelle à faire chanter la ligne mélodique, tout en soulignant avec tact les voix intérieures, jamais écrasées par les basses. Un toucher la plupart du temps léger mais incisif confère à ces pièces d'inégale qualité une appréciable lisibilité voire une certaine éloquence. Ainsi l'Allemande de la Suite en ré mineur, exploitant les graves (registre où l'instrument peut être assez sourd), est parfaitement nette. L’Ouverture à la française en fa majeur bénéficie d'une ornementation soigneusement articulée et des dynamiques efficaces. Les préludes non mesurés et la Chaconne finale se goûtent comme des friandises emblématiques de ce répertoire. |
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