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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Christophe Pucek Si son Trattado de glosas fut publié à Rome en 1553, c'est à Naples que le Tolédan Diego Ortiz fit l'essentiel d'une carrière dont les contours demeurent vagues. Cet important traité de l'art de la variation est le premier dédié aux instruments à cordes frottées à nous être parvenu. Dans son second Livre, le compositeur-théoricien propose des exemples de gloses pour viole de gambe et clavecin dont l'intitulé - recercadas (« recherches») - souligne la dimension spéculative. Une partie d’entre elles se fonde sur des airs chantés (Doulce memoire de Sandrin, par exemple) ou dansés (La Spagna) alors en vogue et auxquels des diminutions virtuoses donnent un nouveau visage. Il y a trente ans, Jordi Savall gravait une sélection de ces recercadas (Astrée) qui faisait jusque-là référence. Il faudra désormais compter avec Bruno Cocset et Guido Balestracci, le premier volontiers introspectif, le second plus solaire. Tous deux s'emploient à faire de ces pièces parfois fort concises autre chose que de simples démonstrations. Ils y sont aidés par un continuo qui s'y entend pour varier les couleurs; Xavier Diaz Latorre est idéalement idiomatique à la vihuela et à la guitare, Maude Gratton et Bertrand Cuiller se partageant les claviers, partout délicats et inventifs. Comme souvent avec les Basses Réunies, l'instrumentariurn a été interrogé et recréé en fonction des témoignages historiques et iconographiques; outre des violes au tempérament affirmé, on y entend un savoureux orgue de table. En complément, des pièces contemporaines (superbe O magnum mysterium de Victoria en consort) permettent d'élargir le champ de cette anthologie. Son éloquence et sa variété tranchent avec celle, plus méditative, de Savall, pour se hisser sur les mêmes sommets. |
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