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Classica # 221 (04 / 2020)
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Alpha
ALPHA449



Code-barres / Barcode : 3760014194498

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Analyste:  Jérémie Bigorie
 

Leur appartenance commune à l'école napolitaine justifie la réunion de ces trois oeuvres de musique sacrée. L’occasion pour Christoph Rousset de revisiter le Stabat Mater de Pergolesi, vingt ans après son premier enregistrement - très recommandable - en compagnie de Barbara Bonney et Andreas Scholl (Decca, 1999). Captée en l'église Notre- Dame-de-l'Assomption d’Auvers-sur-Oise, cette nouvelle lecture instaure un beau climat orant grâce à des tempos plus amples, auxquels s'accordent la langueur des coups d'archet et les suaves sonorités de l'orgue.

Si la précédente version pouvait verser dans l'esthétisant à force de splendeur vocale, celle-ci joue la carte de l'intime et du recueillement. Sandrine Piau déploie des trésors de phrasés et d'expressivité grâce à une rhétorique baroque parfaitement assimilée, où texte et ligne fusionnent. Christopher Lowrey est un contre-ténor de grande classe, dont la légère fébrilité de timbre suffirait à immuniser le rare Beatus vir de Leonardo Leo contre la virtuosité creuse. Mais la fluidité de l'ornementation ne fait pas défaut au « Quae moerebat et dolebat ». Qu'elles se frottent en retards de secondes («Stabat Mater dolorosa») ou s'accouplent en tierces parallèles (« Sancta Mater »), ces deux voix, lumineuses et complémentaires, nous valent en outre de magnifiques duos. Et si l'on gardait les deux versions?      

 

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