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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Luca
Dupont-Spirio Handel sent le vent tourner. Après trente ans d'opéra italien à Londres, son filon s'épuise. Le public boude, préférant désormais ses oratorios où chantent les choeurs et la langue du royaume. Les saisons de 1739 et 1740 couronnent ce genre anglais naissant : créations de Saul, lsrael in Egypt, L'Allegro il Penseroso ed il Moderato; reprises d'Esther et d'Alexander’s Feast dont les entractes s'agrémentaient déjà, quelques années auparavant, de concertos - ceux pour orgue de l'Opus 4 notamment. Nouveau départ, nouveau cycle : en un mois, le musicien compose douze « Grand Concertos » en guise d'intermèdes aux soirées lyriques, qu'il publiera sous le numéro d'opus 6. L'engouement contemporain pour Corelli et ses propres Concerti grossi inspire la forme. Réunis en concertino, trois solistes deux violons, un violoncelle - dialoguent avec le ripieno de l'ensemble. Les mouvements « sérieux » - andante, allegro, fugue se mêlent aux Ouvertures à la française comme aux danses de différents pays -sicilienne, menuet, hornpipe - et autres citations d'opéra. Dans ce jardin harmonieux et foisonnant, Bernhard Forck cueille chaque fleur d'une main experte. Menée par son violon, l’Akademie für Alte Musik joue la noblesse - Larghetto e staccato du Concerto no 5, tiré de l'Ode à sainte Cécile - aussi bien que la tendresse - Musette du no 6, d'une rêverie toute intérieure. Virtuose, l'ensemble s'équilibre instinctivement, respire de même. L’ardeur des fugues se déploie sans précipitation ; les danses conjuguent avec bonheur mouvement terrestre et aérien. Non crédités - on devine Forck, Dörte Wetzel et Katharina Litschig -, les solistes émergement naturellement, du groupe, dans des interventions élégantes et complices. La prise de son, superbe, exalte cette intelligence de la texture.
Magistrale à bien des égards,
cette nouvelle livraison de l'Opus 6 tutoie les plus accomplies, non loin
de la verve affichée par l’Arte dei Suonatori. Pour l'envoûtement ultime, on
reviendra aux affects plus contrastés, aux couleurs plus pleines, à la poésie
plus évidente qu'avaient su trouver Hogwood et Pinnock. |
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