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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini Très intelligemment conçu, accompagné d'un remarquable texte de présentation de Florence Bolton, ce programme se veut davantage thématique que monographique : Buxtehude n'occupe en effet que quatre des neuf plages du disque. La Rêveuse poursuit néanmoins avec le succès que l'on sait (notamment « Sonates en trio », Mirare, 2015, CHOC de l'année 2017) le compagnonnage avec l'organiste et compositeur de l'église Sainte-Marie de Lübeck, visitant d'autres musiciens de la ville, comme son beau-père et prédécesseur Tunder, et Gabriel Schütz, ou de sa voisine Hambourg (Förtsch et Geist), guidée, pour l'essentiel, par la collection Düben de l'université d'Uppsala.
Ces pièces pour voix seule,
entourée d'un quatuor de violes (Ach Herr, lass deine lieben Engelein de
Tunder) ou de violons et altos (Dixit Dominus de Buxtehude), ponctuées de
quelques sonates pour cordes, bénéficient, comme à l'accoutumée de la lumière
caravagesque des musiciens de La Rêveuse, admirablement captée par Hugues
Deschaux (voir ci-dessous). La volupté des timbres n'empêche cependant pas la
lisibilité des lignes et la fusion des sons (les instruments et la voix
onctueuse de Maïlys de Villoutreys ) participe à la dynamique des mots. Herr,
wenn ich nur, dich hab BuxWV38 développe ainsi son chant de dévotion sur une
basse obstinée de six notes avant que les violons eux n'illuminent le ciel de
triolets et doubles croches. Magistral. PRISE DE SON DU MOIS 0n connaît le goût d'Hugues Deschaux pour les textures onctueuses et les sonorités boisées. Ce nouvel enregistrement de La Rêveuse le confirme avec superbe. Les violes font flotter leurs voiles légers et gonfler généreusement leurs basses. Les violons semblent avoir troqué le crin de l'archet pour de la soie et le clavecin fait oublier le métal des cordes. Dans cette symphonie de la volupté, à laquelle prend également part le souffle chaud de l'orgue, vient se lover la voix de lumière de Maïlys de Vilioutreys. L'église protestante allemande de Paris prête son acoustique délicatement réverbérée pour que les sons puissent s'épanouir avec aisance et les lignes mélodiques s'unir sans se noyer. Un modèle de naturel et un plaisir de tous les instants. |
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