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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Certains cherchent des diagonales pour conjurer la mécanique du piano moderne. Julien Libeer, lui, choisit d'interpréter Bach en assumant pleinement les possibilités qu'offre l'instrument, pédale forte incluse. Cela nous vaut un jeu très chantant, articulé sans excès (exit le staccato gouldien), avec de belles respirations qui jugulent toute précipitation dans les mouvements rapides. On aurait pu mettre davantage de caractère et de théâtre dans les rythmes de danses, la main gauche (les fugues mises à part) se plaçant systématiquement en retrait par rapport à une main droite aux modulations belcantistes dont les bris de cristal rappellent l'art de François Couperin.
Si la notice souligne les
liens qui unissent Bartók à Bach, l'auteur de
Mikrokosmos,
rappelons-le, a puisé autant dans Le Clavier bien tempéré que dans
L’Art de toucher le clavecin. Julien Libeer envisage Bartók avec un nuancier
varié, sans trop transiger avec le raffinement qui caractérise son toucher:
Tambours et fifres garde un je-ne-sais-quoi de civilisé, là où Zoltán Kocsis
(Philips)fait sonner l'ultime seconde mineure dans l'extrême grave comme on
ferait tomber une pierre. Le tempérament naturellement lyrique du pianiste belge
s'épanouit davantage dans l'ineffable Musique nocturne, aux plans
subtilement étagés (sur trois portées), et dans le mélancolique Sostenuto
qui referme la Suite op. 14. Avec ce récital original et de noble allure,
Julien Libeer entre chez Harmonia Mundi par la grande porte. |
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