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Diapason # 688 (03 /2020)
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Harmonia Mundi
HMM902313




Code-barres / Barcode : 3149020939987

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

 

Facétieux de naissance, le Kitgut sèment la confusion. Le titre de leur premier disque provient de la passacaille de King Arthur, ouvrage dont ils retiennent une chanson et un hornpipe mais nulle passacaille. Quant au sous-titre, « Le quatuor à cordes avant le quatuor à cordes », il n’est pas moins trompeur.

Ni Sonata a quattro de Scarlatti père ou de Sammartini, ni essais de Boccherini ou Haydn.  

À leur place, le somptueux Quatuor en ré majeur du dernier, certes visionnaire en ce qu’il arrache le genre à la chambre privée pour l’initier au concert public, mais écrit après la mort de Mozart, donc pas du tout « avant le quatuor ».
En réalité, « avant » est ici moins un moment qu’un esprit. Destiné à Londres, l’Opus 71 nº 2 de Haydn prend place au cœur d’un programme anglais éclairé par deux phares du Grand Siècle deux maîtres à la fois de la confidence et du théâtre : Matthew Locke (1621?-1677) et Henry Purcell (1659?-1695). Consort de violes (deux Fantasias de Purcell, deux Suites de Locke) ou musique de scène (Curtain tune de The Tempest, « Fairest Isle » de King Arthur). 2 violons + 1 alto + 1 violoncelle sans luth ni clavier = 1 prophétie, fœtus astral du quatuor à naître. Kitgut joue l’effacement des frontières : conversation plutôt que « symphonie » chez Haydn, mais lyrisme plutôt qu’exercice polyphonique chez Purcell. On ne revient d’ailleurs pas de l’unité sonore où parviennent déjà(leur quatuor a été fondé il y a cinq ans) des musiciens (Amandine Beyer, Naaman Sluchin, Josèphe Cottet, Frédéric Baldassare) que rien par leurs études et leurs trajets ne devait rapprocher. Fantasia baroque, adagio classique : on croirait tout du long un unique instrument à seize cordes, d’où cette lumière tendre, ces tons lunaires, ce frémissement continu sans pudeur ni effet de manche.

Moins promesse que jeunesse (« Quand les ans rident le visage / Il est trop tard pour être sage », d’où le titre), ce premier album des Kitgut ne veut pas finir. Sa dernière plage est un entracte (Venus et Adonis de John Blow) joué non comme un point mais comme une virgule.

 


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