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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Fabienne Bouvet Ariel Abramovich, Jacob Heringman et John Potter nous avaient laissé le souvenir d'un « Amores pasados » (ECM) discutable, mêlant ballades pop et musique ancienne. Aujourd'hui rejoints par Maria Cristina Kiehr, ils proposent une véritable immersion dans ce Siècle d'or ibérique qui voit régner la vihuela, et fabriquent un chansonnier imaginaire réunissant des pièces du type de celles qu'un vihueliste inconnu du XVIe siècle pourrait avoir rassemblées. La proposition fait mouche, car, si la discographie pour vihuela seule existe (pensons à l'album consacré à Mudarra par Hopkinson Smith pour Naïve), rares sont les enregistrements pour voix accompagnée par cet instrument. Cette anthologie regroupe des pièces polyphoniques (Cristóbal de Morales), des monodies accompagnées (Juan Vásquez) et quelques chansons de plumes étrangères (Josquin Des Prez). Que dire de l'interprétation? Dès les premières secondes, l'humilité des musiciens saisit. Les voix chaudes, délicates et pures de Maria Cristina Kiehr et John Potter, leurs sons droits et dénudés, leurs voyelles immuables exaltent tout l'intimisme de ce répertoire. À ce dépouillement assumé, à ces timbres sombres répond la sonorité lumineuse des cordes pincées d'Ariel Abramovich et Jacob Heringman, évoquant l'ascèse et le ténébrisme des tableaux de Zurbarán. Une publication dont l'intelligence et la sobriété invitent à l'introspection. |
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