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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jacques
Meegens Deux musiciens emblématiques du XVe siècle. D'un côté, Gilles de Bins dit Binchois (ca. 1400-1460), figure de proue de la chanson bourguignonne. De l'autre Johannes Ockeghem (ca. 1410-1497): monument de la polyphonie franco-flamande florissante, qui prend ses racines dans le style de son aîné. Mettre les deux compositeurs en miroir apparaissait naturel : Francisco Maňalich construit remarquablement son programme, tant dans le choix des oeuvres - trente chansons pour beaucoup méconnues ou inédites - et la fluidité de leurs enchaînements, que par la minutie du travail historique et musicologique. Neuf interprètes se partagent sept voix (soprano, mezzo, contre-ténor, ténor, trois barytons) et une douzaine de vièles, violes, cornets et flûtes. Les nombreuses combinaisons d'effectif servent une riche palette de sonorités, depuis le choeur instrumental majestueux de Mort tu as navré de ton dart (chez Ockeghem) jusqu'aux pizzicatos délicats en soutien du récitant dans Quoy que Dangier Male Bouche et leur gent (chez Binchois). La vocalité énergique et le faste des instruments marquent les chansons d'une musicalité attachante. Mais une écoute continue accuse les limites de l'entreprise. Comet Musicke tombe dans les stéréotypes: les changements d'instrumentation à chaque strophe deviennent rapidement prévisibles. Pire, ils donnent l'impression d'une surenchère d'artifices par crainte de lasser l'auditeur. Le vibrato des chanteurs, systématique en fins de phrases et sur les pics mélodiques ou dynamiques, se transforme en tic. Empruntés à Josquin, Baisés moy ma doulce amye ou Nimphes des bois montrent pourtant que le jeune collectif sait convaincre sans fard.
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