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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Philippe
Grosperrin « Version Berlioz 1859 », annonce l'éditeur. C'est mal connaître la manie des ellipses et collages de Raphaël Pichon, gênante surtout à la fin quand un télescopage d'extraits débouche sur la reprise étirée, hors style, du choeur d'entrée. Le bouclage funèbre voulu par Pina Bausch pour son inoubliable Orphée dansé inspire le spectacle imaginé par Aurélien Bory à l'Opéra-Comique (cf. n° 674). Les caméras de François Roussillon donnent souvent plus de persuasion à ce qu'on percevait depuis son fauteuil. Les faiblesses (silences outranciers, esthétique bourgeoise des costumes, Élysée glaciaire, réalisme parasite de tel geste ... ) sont contrebalancées par la puissance de l'abstraction. Le chef soigne la pulsation et les timbres, sans sacrifier un grand ton qu'incarnent les solistes. Hélène Guilmette domine les exigences de l'Eurydice française et surmonte presque la bêtise de son accoutrement. Lea Desandre est un Amour enfin érotique et intrigant, figure sublime dans le dernier tableau. Marianne Crebassa captive. Verbe frémissant et digne, mezzo fastueux sans la moindre monotonie, visage poignant, perfection classique de l'émission, de la phrase, avec l'étoffe expressive du rôle taillé pour Pauline Viardot, et mieux encore: toutes les couleurs d'une âme héroïque car vulnérable. L’air à vocalises, soustrait à l'exhibition, redevient le foyer où se rassemblent les forces avant l'épreuve, quand « Quel nouveau ciel » déploie un monument de mélancolie. Révérence et gratitude. |
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