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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Paul de Louit Le découpage traditionnel de l'intégrale Bach en cahiers typologiques se heurte toujours aux Préludes et Fugues, où le plenum de l'orgue est de rigueur, au risque de virer à l'uniformité. Ici pourtant, l'auditeur n'en sera pas lassé. Deux instruments de dimension moyenne voire modeste, mais aux couleurs variées et à l'intense poésie, invitent Éric Lebrun et Marie‑Ange Leurent à diversifier leur toucher. Surtout la merveille conçue pour les Jésuites de Porrentruy par le facteur Jürgen Ahrend : voyez le Prélude et fugue en sol mineur BVW 535. Des fugues commencées sur quelques jeux avec une intériorité qu'on leur prête rarement (BVW545) contrastent avec l'énergie des démarrages d'Éric Lebrun dans les BVW 532 ou 551, ou avec une monumentalité réfléchie, posée, dont la « foccroullitude » ‑ chez eux nouvelle ‑ leur sied plutôt bien. Un pas nous parait donc ici franchi. Il nous fait espérer des interprètes qu'ils assument leurs choix plus radicalement encore : leurs change-ments de clavier sont souvent plus issus de la tradition que motivés par une éventuelle structure concertante, d'autant que le rebond vivaldien leur échappe toujours quelque peu (BVW 541,543) comme le geste rhétorique du BVW 544. Et certes, les fugues commencent souvent piano mais combien résistent ensuite à la tentation romantique du crescendo ? Il n'empêche: les nuances de coloris et les textures instrumentales ont ici inspiré aux époux Lebrun, selon nous, le meilleur volume à ce jour de leur intégrale. |
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