Texte paru dans: / Appeared in: Erato 9029537230 |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis
Morrier Généreux, ce triple album recèle deux parties distinctes. Le premier CD a été enregistré il y a quatorze ans, mais sa publication bloquée pour des raisons obscures. L’Arpeggiata « première génération » y convia l'admira-ble Véronique Gens. Christina Pluhar le dévoile enfin, en l'enrichis-sant d'un nouveau récital en deux CD, érigeant ainsi un somptueux monument à la gloire de Luigi Rossi. Ce maître majeur de l'école romaine du Seicento, compositeur à la suavité harmonique et à l'élégance mélodi-que suprêmes, auteur d'opéras acclamés (Il palazzo incantato d’Atlante en 1642, L’Orfeo en 1647), d'oratorios édifiants et de cantates savoureuses, bénéficie aujourd'hui d'une discographie restreinte, mais de très haute tenue : Les Arts Florissants (L'Orfeo et divers oratorios, HM), Pygmalion (L’Orfeo, DVD HM), Tragicomedia (Le canterine romane, Teldec), Les Paladins (Soleils baroque, Ambronay), Les Cris de Paris (Memento mori, Aparté), etc. Christina Pluhar mêle divers extraits des deux opéras, des cantates profanes (dont le célèbre Lamento d'Erminia, et ceux, inédits, d’Arione et d'Olimpia), spirituelles (Anime voi, che sete) et comiques (Dopo lungo penare), Seuls les oratorios sont absents de ce large et judicieux pano-rama. La harpe, instrument d'élection des musiciens romains et de L’Arpeggiata, forme le « coeur sonore » des continuos, réalisé par trois harpistes (dont Pluhar elle-même) sur deux somptueuses copies du XVIIe italien. Plus d'un tiers des pièces proposées font l'objet d'arrangements « maison », avec moult chaconnes, passacailles et autres danses aux recettes enivrantes éprouvées. Que retenir d'une si prolixe anthologie, à l'intérêt inévitablement inégal ? Côté opéra, les deux poignants lamentos d'Orfeo : « Lasciate Avemo», que Véronique Gens pare de nobles atours, plus élégiaques que tragiques; et « Lagrime dove sete » par Valer Sabadus, à la désolation désincarnée. Côté cantates : Ai sospiri, suave et délicat duo de Philippe Jaroussky et Céline Scheen; le vibrant Lamento d'Olimpia, porté avec conviction par la voix chaleureuse de Giuseppina Bridelli, Lascia Speranza et ses stupéfiantes harmonies, élevant jusqu'à l'apothéose le chant pénétrant de Céline Scheen. Et bien sûr, l'incontournable Passacaille del Seigneur Luigi, révélée à la harpe baroque en 1992 par Andrew Lawrence-King (dans Le Canterine romane, Teldec) et récemment magnifiée par Angélique Mauillon (dans L’Orfeo en DVD) ! Christina Pluhar s'empare de ce joyau emblématique de l'art de Rossi, pour, conclure seule, avec humilité et probité, son éloquente plaidoirie. |
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