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Diapason # 687 (02 /2020)
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Erato 9029533658



Code-barres / Barcode : 190295336585

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine


En 1991, Gardiner gravait d'Agrippina, ce chef-d'oeuvre vénitien du jeune Handel, une intégrale qui fit date, malgré des baisses de tensions (Philips). Dix-neuf ans plus tard, Jacobs irriguait de théâtre les longs récitatifs, tout en mettant les chanteurs au pas de l'orchestre (HM, cf. n° 596). Emelyanychev emprunte la voie du compromis. Honneur, d'abord, au Pomo d'Oro qui affiche des timbres et des textures somptueuses sans perdre de son impact dynamique. Cordes racées dans le sillage du premier violon de Zefira Valova, superbe hautbois solo de Roberto De Franceschi (stupéfiant dans « Pensieri »), flûtes à bec onctueuses dans « Vaghe fonti ».. Impossible de nier le charme de cette joliesse très directe. 

Si elle semble souvent se contenter d'une lecture assez littérale de la partition, la direction d'Emelyanychev trouve toujours le tempo juste, celui qui sert l'action dramatique sans mettre le chanteur en difficulté. 

La couverture ne ment pas qui la montre seule sur un trône : Joyce DiDonato domine d'assez haut la distribution. La mezzo prête son tempérament de feu à la fourbe héroïne; ductile, féline, la voici caressante, dissimulant le coup de griffe féroce qui survient l'instant d'après. À l'opposé, le timbre léger de Jakub Jozef Orlinski se prête on ne peut mieux à l'eroe effeminato, qu'est Ottone: touchant dans son désarroi, mais au chant un peu égotique. Voix corsée, moins soubrette que Sunhae lm chez Jacobs, la Poppée d'Elsa Benoit, affirme un caractère plus piquant et plus frais, malgré une vocalisation moins précise. Un reproche que n'encourt sûrement pas Franco Fagioli, impeccable à ce jeu. Dommage que son Néron noie trop souvent le texte dans un flux purement vocal et peine à se faire une place au milieu des autres protagonistes. Si Luca Pisarani paraît d'abord fatigué en empereur Claude (« Pur ritorno a rimirarvi » poussif), la composition du personnage fonctionne. Et saluons des seconds rôles tous superbement tenus. Sans bouleverser de fond en comble la discographie, cette nouvelle Agrippina vient gentiment se placer dans le trio de tête, indépartageable. 


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