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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
David Fiala Stephen Rice poursuit son exploration des recoins négligés de l'âge d'or de la polyphonie franco-flamande. Deux héros méconnus à ce nouveau programme : « deux loups ». Ces deux contemporains ont été longtemps confondus, à commencer par les imprimeurs et copistes de leur temps, jusqu'à ce que la musicologie y mette bon ordre. Le premier et le plus jeune, francophone, s'appelait Jean Leleu (c'est-à-dire « Leloup », latinisé en Lupi). Il fit toute sa formation et sa brève carrière à Cambrai. Hellinck, le second, d'une douzaine d'années plus âgé, néerlandophone, se faisait régulièrement appeler par son seul prénom, Wulfaert, latinisé en Lupus. Il fut près de vingt (ans) le maître de musique de la principale église de Bruges. Tous deux laissent une oeuvre assez conséquente et de qualité (messes et motets, chansons françaises, ainsi qu'en allemand et flamand pour Lupus). Si leurs noms pouvaient prêter à confusion, leurs styles les distinguent en fait assez clairement: le loup de Cambrai, un peu fantasque, fleurit son contrepoint de guirlandes de notes rapides en s'alanguissant d'harmonies statiques; le loup de Bruges, plus apollinien, fait du contrepoint limpide aux motifs géométriques impeccables. Bref, Rice offre encore ici un programme passionnant dans une interprétation techniquement indiscutable. Mais son esthétique souffre toujours des mêmes défauts: l'intonation et la coordination de ses voix mixtes sont irréprochables au risque d'en devenir mécaniques. Leur chant respire l'amour et la maîtrise de la polyphonie a cappella mais manque de liberté et de poésie. |
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